Dans son allocution d’ouverture, Rafic Chlala, Secrétaire général de la SMLH, a expliqué les objectifs de ce prix dont c’est la première édition. Il a notamment repris les propos tenus par cheikh Michel Khoury lors de son élection a la tête de l’association disant :
‘‘Que signifie pour nous être détenteurs des insignes de la Légion d’Honneur française ? Il s’agit d’un honneur et d’une responsabilité à la fois… L’honneur est d’avoir mérité cette distinction attribuée par la France en signe de reconnaissance pour un apport, pour des positions ou des actions qui contribuent au renforcement des relations entre le Liban et la France… et la responsabilité, celle de préserver ce que symbolise cette distinction, être fidèle aux principes pour lesquels elle a été instituée…’’. M. Chlala de poursuivre :
‘‘le Prix d’excellence scientifique franco-libanais n’est que l’illustration concrète des objectifs et du rôle de la société (…) et nous avons la conviction qu’il offre l’opportunité d’estimer à leur juste valeur les compétences libanaises parmi les jeunes hommes et femmes qui travaillent dans la recherche scientifique et qui ont suivi leur spécialisation dans une université totalement ou partiellement francophone au Liban ou qui ont effectué leurs études secondaires dans un établissement libanais francophone’’. (…) D’où l’importance de ce prix non pas seulement en raison de son montant de 25000 dollars dont il est doté, mais surtout parce qu’il illustre ces valeurs nobles que notre association s’emploie à concrétiser par des actes et non seulement en paroles’’. De son côté l’ex-ministre Maurice Sehnaoui, président de la commission culturelle au sein de la SMLH, a tout d’abord rendu un vibrant hommage à cheikh Michel Khoury (President de la SMLH) qui lui a confié cette mission, le qualifiant ’’d’icône de l’histoire du Liban’’, et évoqué la genèse de cette initiative soulignant :
‘‘nos ressources humaines sont la première richesse du Liban et les Libanais ont prouvé leur capacité d’être à même de participer au-delà de la taille de ce petit pays au développement de ce monde. Leurs réussites, à titre individuel et à une échelle internationale et sur tous les continents, ne fait plus l’ombre d’un doute (…) Quand bien même nos capacités à amener des solutions aux déséquilibres qui nous entourent sont insignifiantes, pourtant nous résistons au-delà de toute expectative face aux conflits externes dans une région de ce monde agitée par de perpétuels mouvements violents d’ampleur sismique. Nous sommes un cas d’école parce que partout ailleurs les Etats se seraient effondrés. D’où l’idée d’un prix de l’excellence qui a été orienté dans sa première édition vers la recherche scientifique dans les domaines de la santé, la recherche étant le principal moteur de développement dans le monde’’. Henri Lebreton, conseiller de coopération et d’action culturelle près de l’ambassade de France au Liban et directeur de l’Institut culturel français qui a accompagné dans les menus détails cette belle initiative, évoque pour sa part l’importance de ce prix qui dit-il
‘‘vise à récompenser un enseignant chercheur libanais dans la plénitude de sa carrière scientifique pour la qualité de ses travaux. La recherche et l’innovation sont désormais au cœur de l’enseignement supérieur et du développement économique ( …) c’est a travers l’expérimentation et la recherche que les étudiants se forment aux méthodes critiques, c’est a partir de leurs travaux que les enseignants peuvent délivrer des savoirs renouvelés, et c’est la recherche d’aujourd’hui qui crée les investissements de demain et les emplois d’après-demain (…) Ce prix ajoute-t-il est de même important parce qu’en valorisant le parcours d’un chercheur de culture franco-libanaise, il entend mettre en avant ce que peut lui apporter une éducation plurilingue une formation de l’esprit critique et une ouverture a des valeurs humanistes’’. 18 dossiers de candidatures ont donc été présentés à Beyrouth, puis transmis à un chercheur français de grande expérience le professeur Jean-Luc Clément et par son intermédiaire, ont fait l’objet d’une évaluation par des pairs en France dans chacune des sous-disciplines concernées. Ces évaluations ont été ensuite transmises au jury constitué par la SMLH et formé aux côtés de MM Sehnaoui et Lebreton des médecins : Antoine Ghossein, Assad Rizk, Béchara el-Asmar et Kamel Mehanna.
Rihab Nasr lauréate du Prix d’excellence C’est donc en présence d’un parterre groupant les officiels et les parents et proches des candidats, que le Prix d’excellence scientifique franco-libanais 2015 a été décerné à Rihab Nasr Ghedban d’un montant de 25.000 dollars, avec toutes les félicitations. Professeur associée au Département d’anatomie, de biologie cellulaire et de physiologie de la faculté de médecine de l’Université américaine de Beyrouth, Mme Nasr a effectué des études supérieures et une maitrise en biologie de 1988 à 1993 à l’Université libanaise. Elle a ensuite obtenu un master of sciences de l’Université américaine de Beyrouth en 1997. En 2000, elle s’inscrit en thèse et obtient, en 2005, son doctorat es sciences, en France, à l’Université Paris VII Denis Diderot. Le Prix qui lui est décerné entend récompenser la qualité remarquable de ses travaux dans le domaine de la thérapie de la leucémie et de la détection précoce du cancer du sein qui ont fait l’objet de nombreuses publications dans des revues internationales.
Mme Nasr a à son actif 60 publications, dont 20 rédigées au cours des 5 dernières années, largement citées par les chercheurs de ce domaine. Un grand nombre de ses publications ont été cosignées avec des scientifiques français. Ses travaux lui ont valu de recevoir des prix éminents puisqu’elle a été lauréate du Prix de la Fondation du Qatar en 2011 et du Prix Pour les Femmes et la science L’Oréal-Unesco, en 2014. Le jury a, en outre, été particulièrement sensible au caractère innovant des travaux de Mme Nasr. Ce Prix récompense également le travail d’une chercheuse soucieuse des applications de ses travaux qui a déposé deux brevets pour des composés pharmaceutiques pouvant aider à traiter les cancers. Enfin, le jury a relevé l’engagement social de Mme Nasr qui mène des campagnes de promotion de la recherche et de sensibilisation à la détection précoce du cancer du sein.
Deux mentions spéciales Par ailleurs le jury a attribué une mention honorable à Eliane Khoury Choueiry, maître de conférences à la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph, responsable de l’Unité de biologie moléculaire à l’Unité de génétique médicale de cette même université, titulaire d’un doctorat de génétique de l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines (France). Une deuxième mention honorable à Ziad Faljoun, professeur à l’Université libanaise, membre exécutif du Centre Azm pour la recherche en biotechnologie et ses applications dans cette université, titulaire d’un doctorat ès sciences et d’un diplôme d’habilitation à diriger des recherches (HDR) de l’Université d’Aix-Marseille (France). Ces deux lauréats ont obtenu un billet d’avion aller-retour a Paris et un séjour de quatre jours financés par l’association.
Onze autres candidats - Marc El-Beyrouthy, Rania Azar, Ahmad Diab, Riyad el-Khoury, Elie Hadchiti, Hiba el-Hajj, Aline Hajj, Sima Hamadeh, Frédéric Harb, Mohamad Khalifé, Nayla Matar Zein - ont reçu des trophées de considération et des cadeaux pour leurs travaux.
‘‘Ce Prix de l’excellence aidera ainsi à promouvoir et à dynamiser la recherche libanaise en particulier, conclut M. Sehnaoui,
et à renforcer les hautes compétences de nos ressources humaines en général’’. Nelly Helou- agendaculturel.com