La Fondation Michel Chiha a relance cette année la mission qu'elle s'était fixée lors de sa création, en 1954, à savoir, faire connaître la pensée de Michel Chiha à l'échelle nationale. Dans ce cadre, et dans le but de sensibiliser plus particulièrement les jeunes à la conception du Liban définie par le patron du Jour dans ses nombreux articles, la fondation a repris le concours interscolaire qu'elle avait initié en 1962 et qui avait été interrompu au début de la guerre libanaise.
La cérémonie de remise des prix à six lauréats a eu lieu à l'hôtel Le Bristol, en présence, notamment, de la fille de Michel Chiha, Mme Madeleine Chiha Hélou, du député Henry Hélou, petit-fils du fondateur du Jour, d'autres membres de la famille, du député Marwan Hamadé (Membre du Comite Administratif de la Societe de la Legion d’Honneur-Section Liban), des ministres Nabil de Freige, Ramzi Jreige (Membre de la Societe de la Legion d'Honneur-Section Liban) et Rony Araïji, de l'ancien ministre Michel Eddé et de nombreuses autres personnalités.
Les trois premiers prix, d'un montant de 3,5 millions de livres libanaises chacun, ont été attribués à Mahmoud Tnayan du collège Dar el-Nour du Koura (pour la langue arabe), Rim Zargouni du Collège Notre-Dame de Jamhour (pour le français) et Albert Najjar du Collège Notre-Dame de Jamhour (anglais). Les trois deuxièmes prix, d'un montant de 2,5 millions de LL chacun, ont été attribués à Ahmad Abou Taleb, du Lycée Saint-Élie de Darb el-Sim de Saïda (pour l'arabe), Mélodie Haddad du Collège Notre-Dame de Jamhour (pour le français) et Charbel Corbani de l'école des sœurs de Besançon de Baabdate, Metn-Nord (pour l'anglais).
Le franc succès enregistré par ce concours a incité la Fondation Michel Chiha à perpétuer cet événement. Le prochain concours interscolaire aura donc lieu le 19 mars 2016 et sera proposé aux élèves de premières et de terminales.
À l'ouverture de la cérémonie, M. Issa el-Khoury a notamment souligné que Michel Chiha est considéré comme « le grammairien (le " faqih ") de la politique libanaise.
M. Marwan Hamadé a entamé son intervention en invitant expressément les élèves libanais à lire les articles du fondateur du Jour. « Lisez Michel Chiha, lisez Michel Chiha, lisez Michel Chiha », a-t-il lancé à trois reprises, avant d'ajouter : « Lorsque nous évoquons Michel Chiha le penseur, le juriste, l'écrivain, le poète, l'homme politique et le journaliste, nous n'abordons pas uniquement un phénomène libanais, mais aussi un cas régional et international qui a abouti à une philosophie de vie (...). De nombreuses générations se sont inspirées de cette pensée libanaise plurielle et profonde. Vous, les jeunes, vous découvrez aujourd'hui cet homme exceptionnel, et moi, je me dois de reconnaître que je l'ai découvert à chaque étape de ma vie journalistique, professionnelle, politique et familiale, depuis l'indépendance. »
Et Marwan Hamadé d'ajouter que « Michel Chiha n'a jamais été porteur d'une idéologie figée, d'une pensée réductrice ou d'un fanatisme étriqué », de même qu'il ne s'est jamais laissé entraîner dans « les méandres de la politique libanaise ou des drames arabes ».
Prenant à son tour la parole, le ministre de la Culture a souligné qu'en contribuant à l'élaboration de la Constitution libanaise, Michel Chiha était « profondément conscient de la réalité des composantes du Liban et de la philosophie de la formule se rapportant à une entité plurielle ».
La cérémonie a été entrecoupée, par ailleurs, de témoignages de l'ancien ministre Michel Eddé (President Honoraire de la Societe de la Legion d’Honneur- Section Liban), de l'ancien président de la Chambre Hussein Husseini, et de directeurs de plusieurs établissements scolaires.