C’est un récital original et habité que présentait la Délégation permanente du Liban auprès de l’UNESCO à une foule de personnalités de différentes nationalités venues spécialement pour découvrir, en musique et en images, ce drôle de petit pays. A été présent l »ambassadeur du Liban auprès de l’UNESCO M. Khalil Karam (Membre de la société des membres de la Légion d’Honneur-Liban), le Consul M. Roger Samaha (Membre de la société des membres de la Légion d’Honneur-Liban), le conseiller auprès de la Présidence de la République Libanaise M. Rafic Chala (Secrétaire General de la société des membres de la Légion d’Honneur-Liban), les Ambassadeurs de divers pays auprès de l’UNESCO.
Le baryton basse Shadi Torbey et le pianiste Georges Daccache interprétaient en création mondiale, un cycle de Lieder du compositeur Iyad Kanaan sur des poèmes d’ Antoine Raad autour du thème des villes et des régions du Liban. En parallèle, des images des lieux chantés étaient projetées sur un écran géant. Belle façon de parler de notre pays, aussi bien à ceux qui ne le connaissent pas, qu’à ceux qui, nostalgiques, ont envie de le redécouvrir.
Les mélodies se succèdent dans quatre langues différentes : Zahlé et Jeita en français, Beit Chabab en anglais, Harissa et Jounié en espagnol, Tyr, Tripoli, Baalbek et les Cèdres en arabe. Chez Shadi Torbey on ne peut qu’admirer, outre la chaleur de la voix et sa puissance, sans jamais forcer ni surjouer, la sonorité de ses graves et la façon dont le chanteur sculpte la phrase, déroulée sur le souffle. La précision de la diction et le soin apporté à l’articulation, accentuent l’expressivité de ce merveilleux chanteur libanais né en Allemagne.
Georges Daccache qui avait joué en première partie une pièce de sa composition, Qadisha, ainsi que deux Esquisses du compositeur libanais Georges Baz, rend hommage avec sa fluidité et sa sensibilité habituelles à la majesté de la musique de Kanaan. Le dialogue entre les deux interprètes est intense et bouleversant, la salle retient son souffle, certains essuient une larme.
Dans son allocution de bienvenue, l’Ambassadeur Khalil Karam, Délégué permanent du Liban auprès de l’UNESCO, avait précisé que Georges Daccache « devient le porte-parole de la musique savante libanaise» et que la « musique d’Iyad Kanaan commence à intéresser les grands interprètes, preuve en est le baryton basse Shadi Torbey ».
Accomplissement musical des interprètes, élan créateur du compositeur, comment, l’autre soir, à l’UNESCO à Paris, ne pas être fier d’être libanais?
